mercredi 28 octobre 2009

De la poutine au Maroc?

Voici un article du journal L'économiste que j'ai lu récemment. J'aime surtout leur description très flatteuse de la poutine (en gras):

La Fromagerie du Québec s’installe à Fès
· Un projet maroco-canadien de 5 millions de DH

· Capacité de production: 2.400 kg de fromage par jour


«Fromagerie du Québec» est le nom que porte une caravane qui sillonne depuis quelques jours la capitale spirituelle. A bord, deux hommes. Amine Msefer, un jeune (30 ans), diplômé en génie alimentaire, et Gilles Descôteaux, un maître fromager très connu au Canada. A les voir, l’on dirait qu’il s’agit d’un père et son fils. Le premier est Marocain, le second est Canadien. A deux, ils ont monté toute une usine. Mise en œuvre par le biais d’un partenariat commercial maroco-canadien, cette usine a une capacité de transformation de 10.000 litres de lait. L’objectif étant la production de divers fromages principalement de type Cheddar.
En effet, l’idée de la réalisation du projet est née en janvier 2004 alors que Amine Msefer, présent au Canada, a rencontré divers intervenants dans le secteur de la transformation du lait et tout particulièrement Gilles Descôteaux. Msefer venait tout juste de terminer un stage d’études au Canada (2000-2003). Il fut alors convenu que son partenaire canadien, spécialisé dans les technologies de la fabrication du fromage, se rendrait dans les meilleurs délais au Maroc pour évaluer les possibilités de réalisation d’un tel projet. Ce premier voyage a servi également pour recueillir les informations utiles au groupe canadien dans son évaluation préliminaire de la mise en œuvre du projet. L’accord aboutira finalement début 2008. Pour ses signataires, la responsabilité du partenaire canadien est orientée vers le transfert des technologies appropriées, la fourniture des équipements, la supervision des installations physiques et des équipements, et la direction technique des opérations quotidiennes.
La mise en œuvre d’un volet recherche - développement et l’ébauche, et la mise en place d’un programme de formation pour les employés et collaborateurs directs figurent également parmi ses priorités. Pour sa part, le partenaire marocain agit à titre de président. Sa responsabilité est principalement orientée vers l’aménagement physique de l’usine (hors équipements de transformation), la supervision des aspects reliés aux ventes, à la commercialisation, aux ressources humaines et à la comptabilité.
Ainsi, Amine et Gilles se sont installés dans la localité de Aïn Taoujtat (dans les environs de Fès). Le choix de ce lieu n’est pas fortuit. En effet, Aïn Taoujtat abrite de nombreuses coopératives de production de lait, dont la capacité quotidienne dépasse les 100.000 litres. Outre l’impératif de proximité, l’usine met à la disposition de ses fournisseurs son expérience. Elle les assiste aussi dans la collecte du lait et le suivi des vaches productrices. «Nous assurons ainsi une certaine traçabilité à notre production finale qu’est le fromage», explique Msefer. Et d’ajouter que la chaîne de production est totalement automatisée. Toutefois, l’unité emploi une douzaine de personnes et a nécessité 5 millions de DH d’investissement.
Côté commercial, outre la multiplication de caravanes, l’unité table sur la grande distribution. Ainsi, le fromage produit sera, d’une part, vendu dans les grandes surfaces et, d’autre part, par l’entremise de petits locaux (restos) destinés à la vente de divers produits à valeur ajoutée, tels les sacs de 100 et 200g de fromage en grain, les blocs de 200 et 400g de fromage Cheddar, et les pains/poutine (pain croûté, frites, fromage, sauce). A noter que le fromage Cheddar est un fromage jaune pâle au goût prononcé. Il est originaire du village anglais de Cheddar dans le Somerset. Ce fromage se vend principalement sous la forme d’une brique ou de grains. Il est si répandu qu’il est maintenant impossible de lui accoler une appellation d’origine. Pour ce qui est de la Poutine, elle se fait avec de belles patates frites brunes graisseuses, de la sauce brune et des crottes de fromage Cheddar. «C’est une spécialité du célèbre restaurateur canadien Ashton Leblond», indique Msefer. Selon lui, il est prévu cette année l’ouverture de deux unités restos à l’image du canadien «Chez Ashton». Le nombre passant à quatre unités au cours des prochains 24 mois, pour augmenter progressivement par la suite.


Ambitions


OUTRE la production de fromage de type Cheddar (en blocs et en grains), le projet permettra également la production du mozzarella et du gouda. A terme, ses initiateurs veulent élargir ses volets de façon à inclure une ferme modèle d’environ 25 vaches laitières en production et une petite provenderie destinée à la fabrication d’aliments pour bovins. «Avec la ferme modèle, les producteurs associés au projet auront la possibilité d’apprendre sur le tas, de voir le fonctionnement d’une ferme productive, et seront incités à apporter des améliorations à leur propre établissement ce qui pourra avoir un effet multiplicateur sur d’autres producteurs non associés au projet», conclut Msefer.

De notre correspondant,
Youness SAAD ALAMI

3 commentaires:

  1. Youppi! On va pouvoir manger de la poutine ici!
    En plus, ça va aider les producteurs d'ici.

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  2. Bravo, mais on oublie souvent un intervenant qui a eu pour fonction un départ important au projet et qui a travaillé en collaboration étroite avec Gilles avec des efforts soutenus........Comment peut-on oublier si rapidement l'aide qui a été si précieuse pour le départ de ce projet?

    Micheline du Québec

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  3. Bravo pour cette idée originale!
    Aurons-nous l'occasion de goûter à cette curieuse spécialité dans d'autres villes de notre beau pays?

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